La nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre sur le réseau social Twitter :"Jean Ferrat est décédé"...
Il nous a quitté au pied de sa montagne ardéchoise, qu'il avait si bien chantée et vantée tant il l'aimait. Avec lui la France perd le dernier d'une génération de vrais artistes complets. Il a rendu son dernier souffle hier à l’âge de 79 ans à l’hôpital d’Aubenas. Il s'était retiré dans son petit village d’Antraigues-sur-Volane et souffrait de graves problèmes pulmonaires depuis plusieurs années, il avait été hospitalisé quelques jours auparavant...
Lorsque Jean Tenenbaum naît à Vaucresson dans les Hauts de Seine, le 26 décembre 1930, rien ne laisse présager d'un tel destin.
Dernier enfant d’une famille de quatre, fils d’un joaillier et d’une fleuriste il suit des études au lycée Jules Ferry de Versailles où sa famille s’est installée et commence par se tourner vers la chimie. Mais pendant la guerre, son père est déporté. Tout change pour Jean qui est obligé de travailler pour aider sa famille à survivre. Déjà son goût pour l’art se fait sentir. C’est d’abord vers le théâtre que Jean se tourne en rentrant dans une troupe dans les années 50...
Ses premiers succès, il les doit à Aragon en adaptant Les yeux d’Elsa, poème de l’écrivain français que Jean Ferrat admire beaucoup. En 1957, ses débuts sur scènes ont lieu à La Colombe, en première partie de Guy Béart... Il écrit des chanson sous divers pseudonymes et d’autres artistes commencent à interpréter ses titres, comme André Claveau ou ... Christine Sèvres, une jeune chanteuse avec qui il se mariera en 1961. C'est en 1959 qu'il fait la connaissance de celui qui deviendra par la suite son meilleur ami, Gérard Meyset. Ce dernier lui permet d’enregistrer en 1960, son premier 45 tours de quatre titres, "Ma môme". Ce sera le début d'une grande carrière ...
De concerts en albums, Jean Ferrat obtient un succès grandissant, jusqu’au troisième album "Nuit et brouillard", dont le thème principal est la déportation, qui marque les esprits et fait de Ferrat un artiste à part.
Jean Ferrat avait quitté la scène en 1972. Il ne supportait plus l'ambiance malsaine du Show-biz. Depuis, on ne l'apercevait plus guère que le dimanche après-midi sur France2 invité par Michel Drucker. Il avait chanté une dernière fois sur scène en 1998 à Alès accompagné de 700 choristes. Mais l’homme engagé, à l'éternel sourire malicieux sous une épaisse moustache était resté très populaire auprès des Français. Son dernier CD reprenant ses plus grands titres s'est vendu à 250 000 exemplaires...
Jean Ferrat était un artiste doublé d’un militant de gauche très respecté. Chez lui, la politique et la chanson étaient intimement mêlées et ses convictions prenaient leurs racines dans son passé. Issu d’une famille modeste, fils d’un juif émigré de Russie, Jean Ferrat avait perdu son père à 11 ans, déporté à Auschwitz. Lui-même avait été sauvé des nazis par des militants communistes. Longtemps compagnon de route du PC, admirateur d’Aragon, dont il avait mis les poèmes en musique, il avait pris sur le tard du champ avec les appareils. « Il était très pessimiste sur l’évolution du monde », résumait Michel Drucker. Bien que très affaibli par la maladie, Jean Ferrat avait tenu à apporter son soutien à la liste du Front de gauche pour les élections régionales en Ardèche. (Sources)
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