Jean-Roch Coignet, plus connu sous le nom de capitaine Coignet, est né à Druyes-les-Belles-Fontaines le 16 août 1776. Il est décédé à Auxerre en 1865.
Ces "cahiers" étaient toutefois écrits dans un français approximatif, Coignet n'ayant appris à lire et à écrire que très tard. En 1883, un érudit, Loredan Larchey, en revisant le style de l'auteur, publia de larges extraits de "Aux vieux de la vieille" sous le titre "Les cahiers du capitaine Coignet". Le succès fut immédiat.
Ces souvenirs furent désormais constamment réédités, mais la première édition intégrale ne fut publiée qu'en 1968 chez Hachette par l'académicien Jean Mistler, qui l'assortit d'une importante préface.
C'est en 1851-1853 que paraissent à Auxerre, chez Perriquet, les Souvenirs d'un des plus célèbres combattants de l'épopée napoléonienne : Jean-Roch Coignet. « Soldat de la 96e demi-brigade, soldat et sous-officier au 1er régiment des grenadiers à pied de la Garde, vaguemestre du Petit et du Grand Quartier impérial, capitaine d'état-major en retraite, premier chevalier de la Légion d'honneur, officier du même ordre», tels sont les titres qui figurent sur la couverture de cette première édition, laquelle, tirée à cinq cents exemplaires seulement, est aujourd'hui rarissime.
Jean-Roch Coignet, vétéran des armées impériales, tenait en 1860, à Auxerre, un débit de tabac, « Au Lancier polonais », et il consacrait ses après-midi à vendre les exemplaires de ses Souvenirs dans les cafés de la ville...
Communicatif, le vieux militaire n'hésitait pas à engager la conversation avec les consommateurs. À qui lui disait: «Il fait chaud», Coignet ne manquait pas de répondre aussitôt: « Pas si chaud qu'à Austerlitz, mon brave; c'est là que ça chauffait, nom d'un tonnerre, en 1805 ! «, et, sans une minute de répit, le capitaine poursuivait son récit, ne manquant jamais d'ajouter: «Tout ça, voyez-vous, c'est conté là-dedans, dans mes deux volumes que j'ai imprimés de ma poche, mon bon «ami« ; vous pouvez bien, sacre-bleu ! vous les offrir pour un gros écu, afin d'obliger un vieux soldat de la 96e demi-brigade ! «Et c'est ainsi que la toute première édition des Souvenirs fut diffusée, par son auteur lui-même, ce brave infatigable de Marengo, d'Eylau et de Wagram.
Jean-Roch Coignet fut un des premiers de la grande armée des «obscurs« et des «sans-grade» à rédiger et à publier de son vivant ses mémoires. Les Mémoires d'un autre grognard resté célèbre, ceux du sergent Adrien Bourgogne -qui a laissé un texte très proche de celui de Coignet -ne seront véritablement publiés en volume qu'en 1898, à l'initiative de Paul Cottin.
Mais revenons à Coignet. Né en 1776, enfant quasi abandonné à la jeunesse inexistante, il est appelé au service à l'âge de vingt-trois ans, et, dès lors, il participera à toutes les campagnes du Consulat et de l'Empire. Du passage du mont Saint-Bernard à la plaine de Marengo, d'Ulm au cimetière enneigé d'Eylau, Jean-Roch est là, toujours là, et au plus près de l'Empereur. Plus tard, on le retrouve en pleine campagne de Russie, ainsi qu'à celles d'Allemagne et de France.
Le 18 juin 1815, notre grognard, bien sûr, est à Waterloo.
À la chute de l'Aigle, comme tous ses frères d'armes, Jean-Roch Coignet est démobilisé. Commence alors pour lui, à Auxerre, une existence de «demi-solde« (sous la surveillance de la police de Louis XVIII ).
Notre ancien grognard se marie, et les jours passent, tranquilles. Durant la monarchie de Juillet, Coignet devient porte-drapeau de la garde nationale de sa ville. En août 1848, survient un événement douloureux: sa chère épouse disparaît. Le capitaine, qui a alors soixante-douze ans -et qui n'a appris à lire et à écrire que bien tardivement, et bien imparfaitement -décide de commencer la rédaction de ses souvenirs. «Il me fallait me creuser la tête pour me rappeler tous mes souvenirs depuis l'âge de huit ans», écrit-il.
Deux ans plus tard, Coignet achève ses Mémoires. Rédigés dans un français phonétique et très approximatif, ils seront publiés sous le Second Empire.
Jean-Roch Coignet s'est éteint en 1865.
Un épisode de la série réalisée par Jean Luc Bonnardot (1969) et consacrée à la vie de Jean Roch Coignet. Le sénario inspiré des "Cahiers du capitaine Coignet" retrace dans cet épisode le paysan J.R. Coignet qui devient soldat ... Henri Lambert joue le rôle de Jean Roch Coignet ...
«Ce n'est pas l'histoire des autres que j'ai écrite, c'est la mienne, avec toute la sincérité d'un soldat qui a fait son devoir et qui écrit sans passion »
Jean Roch Coignet. |